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Ne pas manger bio, ça coute très cher…

    D’après Claude Aubert, le célèbre pionnier et écrivain spécialisé en Agriculture Biologique.

    Cher l’alimentation bio?

    Bien moins que la conventionnelle, si l’on prend en compte les “externalités”, c’est à dire les couts qui ne sont pas payés directement par le consommateur, mais par la collectivité.

    Il y a une vraie injustice: si nous mangeons bio, nous payons nos aliments plus chers, mais nous payons aussi, par nos impôts, les couts indirects engendrés par les pratiques de l’agriculture conventionnelle. Nous ne traiterons dans cet article que des couts liés à la santé.

    Les couts considérables liés aux pesticides.

    De nombreux pathologies sont favorisées par l’exposition aux pesticides.

    Source Biolinéaire n°70
    Source Biolinéaire n°70

    …et ce n’est pas fini

    Malheureusement, cette liste est loin d’être exhaustive. L’obésité et le diabète de type 2 sont deux pathologies majeures rarement mentionnées comme conséquences de l’agriculture conventionnelle. Pourtant, une corrélation entre l’exposition aux pesticides et l’obésité et le diabète a été confirmée par plusieurs publications scientifiques. D’autre part, les premiers résultats de l’étude BioNutrinet ont abouti à un constat aussi inattendu qu’important: les consommateurs réguliers de produits bio sont beaucoup moins souvent obèses que les consommateurs de produits conventionnels (-62% pour les femmes et -48% pour les hommes). Une très forte diminution qui s’explique aussi en partie par un changement des habitudes alimentaires, indissociable du choix du bio.

    On pourrait faire des économies en ne mangeant que du bio

    Donc, en généralisant cette conclusion, si tout le monde mangeait bio, le nombre d’obèses en France serait de 3,1 millions contre 6,9 millions aujourd’hui. Quant au nombre de diabétiques de type 2 (aujourd’hui 3 millions qui suivent un traitement, plus tous ceux qui ne sont pas diagnostiqués) il diminuerait probablement de plus d’un million (43% des diabétiques sont obèses). Sachant que selon une estimation de la Direction Générale du Trésor, l’obésité et le surpoids coutent chaque année à la société en France environ 20 milliards d’euros (dont 12,6 milliards à l’assurance maladie), et que le cout du diabète est estimé par l’Atlas de l’IDF Diabètes à 17 milliards d’euros, la généralisation d’une alimentation bio permettrait, pour ces seules pathologies, d’économiser environ 16 milliards d’euros chaque année, soit 10% du cout de l’assurance maladie!

    D’autres pathologies également?

    Pour les autres pathologies, la part de leur cout imputable aux techniques de l’agriculture conventionnelle est particulièrement difficile à estimer. Les couts liés aux seules maladies neurocomportementales et à la baisse de quotient intellectuel – une baisse constatée dans toute l’Europe et particulièrement en France – provoqués par les perturbateurs endocriniens (dont font partie de nombreux pesticides) ont été estimés pour l’Europe, dans une étude récente, entre 46 et 194 milliards d’euros par an, ce qui en prenant un chiffre moyen (120 milliards d’euros) représenterait pour la France (au prorata de la population) environ 16 milliards d’euros.

    Dans une autre étude, les couts pour la santé liés aux pesticides sont estimés, pour les États-Unis, 19,8 milliards de dollars, ce qui correspondrait pour la France, compte tenu des populations des pays, à environ 4 milliards d’euros, et sans doute davantage car nous utilisons beaucoup plus de pesticides par habitant que les américains.

    Les cout liés aux excès d’azote.

    Les impacts négatifs des excès d’azote, conséquences, pour l’essentiel, de l’utilisation de l’azote chimique, ont été estimés par un groupe d’expert européens dans un rapport publié en 2011 (The European Nitrigen Assesment, Cambridge). Ils sont liés principalement à la pollution de l’eau par les nitrates et à celle de l’air par divers composés azotés, par l’ammoniac et par les particules fines néoformées à partir de ces gaz. Les couts pour la santé ont été estimés pour l’Europe entre 40 et 190 milliards d’euros, ce qui correspondrait, pour la France, à un montant entre 5 et 25 milliards d’euros.

    En additionnant tous ces chiffres, on arrive à un cout pour la santé que l’on peut estimer entre 25 et 40 milliards d’euros par an, sans parler des innombrables drames humains provoqués par toutes les pathologies liées aux pesticides et aux excès d’azote.

    Publié dans BioLinéaire N°70 mars/avril 2017


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